Le projet de 4 amis

4 Monos, au départ, c’est le projet de 4 copains, Javier Garcia, Laura Robles, David Velasco et David Moreno. « 4 Monos » signifie littéralement « quatre singes » en espagnol. C’est une expression qu’on utilise pour parler de personnes qui n’ont encore rien accompli, bref qui ne se prennent pas au sérieux. C’est tout dire de la modestie avec laquelle les quatre amis ont démarré leur projet.

J’ai rencontré Laura Robles lors d’un voyage à Madrid et j’ai la chance de visiter avec elle les vignobles du domaine. 4 Monos possède aujourd’hui quatre hectares de vignes tous cultivés en culture biologique. Ils se fournissent également auprès de plusieurs autres vignerons qui partagent la même philosophie (représentant 6 hectares supplémentaires de vignes). Le domaine utilise également certaines pratiques culturales tirées de la biodynamie.

Un terroir unique

J’ai été frappé par la beauté des vignobles que j’ai découverts, parsemés d’oliviers et d’amandiers en fleurs et entourés de montagnes. 4 Monos a produit son premier millésime en 2009. Il s’agissait d’une récolte d’albillo, un cépage blanc autochtone jadis oublié, qui retrouve de nos jours un peu ses lettres de noblesse. Les vendanges ont malheureusement été déclenchées un peu tard et 4 Monos a alors décidé de produire un vin de dessert. Le premier vrai millésime commercialisé date donc de 2010.

En 2016, le domaine a produit environ 30 000 bouteilles, ce qui reste tout de même une production somme toute assez confidentielle. Les vignobles de 4 Monos se situent sur deux communes : San Martín de Valdeiglesias et Cadalso de los Vidrios. San Martin est une zone assez chaude, au climat plutôt méditerranéen, sur des sols granitiques et sablonneux plutôt grossiers, qui donnent des vins rustiques, avec des taux d’alcool plutôt élevés, mais dotés d’une belle minéralité. Les vieilles vignes de grenache ont 80 ans et sont à plus de 800 mètres d’altitude. Cadalso, quant à lui, à une altitude encore plus élevée, est un vignoble de grenache de 60 ans sur des sols sablonneux beaucoup plus fins, qui donne des vins plus élégants, avec plus de fruit. Selon Laura, il n’y a presque pas de terre à cet endroit, presque uniquement que de la roche.

L’albillo, un cépage blanc mal aimé

4 Monos produit essentiellement du rouge, mais cultive également un peu d’albillo (ou albillo real) un cépage blanc autochtone de la région (0,6 hectare). Il serait un cépage très ancien qui aurait survécu à l’occupation arabe dans la région, alors qu’à cette époque la plupart des ceps étaient arrachés pour planter du raisin de table.

L’albillo est très difficile à cultiver, avec une maturité très tardive. Le cep est très bas, avec beaucoup de ramifications. Il offre également très peu de rendements avec seulement 900 à 1 000 kilos de raisin par hectare. La production d’albillo en 2015 n’a d’ailleurs pas dépassé 900 bouteilles! Il ne faut pas le confondre avec l’albillo mayor, cultivé lui dans la région de Ribera del Duero, et qui est un tout autre cépage. L’albillo donne souvent des vins plutôt gras avec peu d’acidité. Pas évident donc d’obtenir de bons résultats à partir de ce cépage! 4 Monos cultive également un peu de carignan et de syrah.

Les vins de 4 Monos

4 Monos produit une cuvée en blanc et 4 rouges. Le blanc est évidemment un 100 % albillo, provenant de vignes quasi centenaires! Le vin est élevé en fûts de chêne de 3e ou de 4e usage pour une durée d’environ 10 mois. C’est un vin qui fleure bon l’amande et les fleurs blanches, à la bouche très grasse, et très peu acide. J’ai souvent tendance à trouver les vins qui manquent d’acidité un peu plats. Et pourtant dans le cas de ce vin, ce n’est pas dérangeant. Un vin donc plutôt atypique, qui vous sortira de votre zone de confort, mais que j’ai pour ma part beaucoup aimé. Très original et probablement très versatile aussi. Laura m’a suggéré de le déguster sur des légumes grillés.

4 Monos produit quatre vins rouges. Un assemblage de syrah et de grenache et un 100 % carignan de style nature (moins de 7 g de souffre), que je n’ai pas goûtés. Ses deux autres cuvées, La Danza del Viento et La Isilla sont les deux meilleures cuvées, issues de vieilles vignes de grenache. La Danza provient du vignoble de San Martín de Valdeiglesias et La Isilla de celui de Cadalso de Los Vidrios. Les deux vins sont issus de raisins issus d’une fermentation à basse température, puis élevés entre 12 et 13 mois en barriques de 300 à 500 litres. Je n’ai goûté qu’à la cuvée La Danza del Viento. Vin au joli nez floral. Vin puissant aux tanins bien marqués, tout en étant doté d’une belle fraîcheur. Encore trop jeune par contre, il faudra lui laisser le temps de s’assagir!

Autant vous dire que j’ai adoré le temps que j’ai passé avec Laura. On sent qu’elle et ses associés sont des réels passionnés et des amoureux de la région. Leurs vins sont excellents et ils ne font du vin que depuis quelques années, alors 4 Monos est définitivement un domaine à surveiller de près! Tout comme la région de la Sierra de Gredos, ses vignes de grenache quasi centenaires aux formes improbables et ses paysages à couper le souffle!

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Marsovin possède un peu plus de 20 hectares de vignes qui sont réparties sur 5 vignobles de l’île de Malte et de Gozo, dans les localités de Marsaxlokk, Wardija, Ghajn, Rihana et Ramla il-Hamra. Chaque vignoble a été sélectionné pour y planter les cépages les plus adaptés aux sols et au microclimat de l’endroit. Les raisins provenant de ces 5 vignobles sont destinés à la production de vins de parcelle et assemblés dans les meilleures cuvées du domaine. Marsovin achète aussi du raisin à environ 300 vignerons maltais, qui représentent environ 200 hectares de vignes. Ces raisins sont destinés à la production de vins d’entrée et de moyenne gammes, commercialisés sous d’autres labels.

Un cellier incroyable

L’arrivée au cellier de Marsovin ne laisse en rien présager du trésor qui se trouve à l’intérieur de ses murs. Le cellier est en effet situé dans la localité de Paola, la zone portuaire de l’île de Malte. À l’intérieur du cellier de Marsovin, originellement construit par l’ordre des Chevaliers de St-Jean au 17e siècle, sont entreposées plus de 100 000 bouteilles et 220 barriques de chêne. C’est également là qu’est produit le Cassar de Malte, le seul vin effervescent produit selon la méthode traditionnelle à Malte (et sûrement aussi l’un des seuls de toute la Méditerranée!). Une visite du cellier est un must pour tout amateur de vin de passage sur l’île de Malte. Vous pourrez terminer la visite en dégustant quelques unes de meilleures cuvées de la maison.

Les vins de Marsovin

Marsovin produit un très grand nombre de produits, du vin de table aux vins de parcelle, en passant par le seul vin effervescent fabriqué selon la méthode traditionnelle (ou champenoise) à Malte! Dans les années 70, Marsovin a été un pionnier dans l’élaboration de vins monocépages sur l’île. Dans les années 90, il acquiert un de ses plus prestigieux vignobles, celui de Marnisi, à Marsaxlokk, dans le sud de l’île. De ce vignoble, un des plus grands en superficie de Malte (8,5 hectares) naîtront deux des vins qui ont fait la renommée du domaine et rapidement connu beaucoup de succès à l’exportation : les cuvées Antonin et Marnisi. Philip Tonna, l’œnologue de Marsovin, a fait ses études d’œnologie à Bordeaux. Il y a vécu quelques années et a notamment travaillé au Château Belgrave avant de revenir à Malte et de travailler pour Marsovin.

Je ne vous ferai évidemment pas une revue complète des 43 vins produits par la maison, mais j’ai eu la chance de goûter à plusieurs cuvées. Généralement, j’ai préféré les rouges au blanc. Voici mon compte-rendu :

• Cassar de Malte : un blanc de blanc à Malte? Eh bien oui, c’est possible. Le chardonnay est récolté assez tôt pour conserver des raisins avec suffisamment d’acidité. Le vin est élevé sur lies pour une durée variant entre 12 et 24 mois. Un vin effervescent extra brut, produit à seulement 6 000 bouteilles chaque année. Joli nez d’agrumes, belle fraîcheur. Plutôt bien fait. La bulle tombe un peu rapidement en revanche.
• Caravaggio chenin blanc : je n’attendais pas à boire du chenin blanc à Malte! À l’aveugle, il n’en avait pas les caractéristiques… Vin sans défaut, mais qui ne vous fera pas vibrer non plus…
• Antonin : cette cuvée issue d’un vignoble de l’île de Gozo, dont les vignes ont vue sur la plage 100 % chardonnay, élevé 3 mois en fûts de chêne neufs et cuves inox. Manque un peu d’acidité, ce qui le rend un peu mou.
• Marnisi : cet assemblage bordelais de cabernet sauvignon, cabernet franc et merlot est un exemple de vin à fort potentiel de garde que peut produire l’île. Les vignes ont une vingtaine d’années. Joli nez sur les fruits rouges, belle trame tannique, taillé pour la garde.
• Primus : cet assemblage de syrah et gellewza (majoritaire) est produit selon les procédés traditionnels pour produire des amarone. Les raisins sont séchés avant fermentation dans des fûts neufs. Le gellewza est un cépage rouge autochtone de l’île de Malte, souvent utilisé en assemblage. Cette cuvée Primus est un très beau vin, puissant, corsé, qui n’aurait pas à rougir de la comparaison avec ses cousins italiens… Étonnant!
• Guze Passito : ce vin de dessert est produit avec des grappes de syrah complètement séchées avant fermentation. Pas donné, mais vraiment très bien fait. De quoi sublimer un dessert au chocolat noir.

Pour visiter Marsovin

La visite du cellier, suivie d’une dégustation, est organisée sur demande.

Marsovin
Tel : (356) 21 824 918
info@marsovinwinery.com
marsovin.com

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Persuadé qu’il sera capable de produire du vin de qualité s’il réunit les capitaux nécessaires pour investir dans des installations modernes et à la fine pointe de la technologie, le domaine s’associe en 1992 à la fameuse famille Antinori, un des plus grands producteurs de Toscane (la famille Antinori est aujourd’hui l’unique propriétaire).

Miser sur des cépages internationaux

Entre 1994 et 1995, ce sont près de 91 000 pieds de vigne qui sont plantés (17 ha). Les cépages retenus sont tous des variétés internationales telles que le chardonnay (8 ha), cabernet sauvignon (3,5 ha), merlot (3 ha) et syrah (2,5 ha). Le chai, quant à lui, est construit en 1996, date du premier millésime commercialisé. Il est équipé de cuves en inox thermorégulées et de barriques de chêne français usagées provenant d’Antinori en Italie (ainsi que quelques fûts de chêne hongrois). En 2006, le domaine plante 1,5 hectare supplémentaire de vermentino dans la région de St-Paul’s Bay. Le vermentino, d’origine sarde, s’avérait en effet particulièrement adapté au climat chaud de Malte. Petit à petit, Meridiana arrache un peu de syrah pour replanter du muscat, qu’il utilise pour produire un vin de dessert.

La très grande majorité de la production est écoulée sur le marché local. Les vins de Meridiana se retrouvent dans plus de 400 restaurants de l’île, de manière que si vous n’avez pas le temps de passer au domaine, il vous sera néanmoins facile de goûter à leurs vins. Quelques caisses seulement sont destinées à l’exportation (Japon, Russie, Danemark, Belgique) et pour quelques clients privés (Allemagne, Singapour, Hong Kong, Suisse et États-Unis).

Pas évident de produire du vin à Malte

Le climat à Malte est méditerranéen. Les températures peuvent être très élevées durant la période de croissance de la vigne et les sécheresses récurrentes. Le domaine est situé à seulement quelques kilomètres de la mer (comme la plupart des vignobles de l’île). Les vignes sont entourées de quelques collines, notamment celle abritant la majestueuse cité de Mdina. Les sols sont calcaires, avec une petite quantité d’argile bleue.

Quand je demande à Karl Chetcuti, le directeur général du domaine, quel est le principal défi du vigneron à Malte. Sans hésiter, il me répond le climat. Le manque de pluie combiné aux chaleurs excessives rend l’irrigation obligatoire. Lors des vendanges, Meridiana est obligé de louer des camions réfrigérés pour que le raisin ne soit pas endommagé par la chaleur.

Les coûts d’opération, eux aussi, sont plus élevés ailleurs. Bouteilles, étiquettes, bouchons, machinerie, barriques, tout est importé! Il n’est pas facile non plus de trouver des travailleurs qualifiés pour travailler dans le vignoble (les Maltais ne souhaitent pas travailler dans de telles conditions!).

Un autre problème pour le domaine est celui du manque d’espace. Meridiana Wine Estate souhaiterait prendre de l’expansion, mais planter de nouvelles vignes s’avère un défi de taille sur cette petite île. Le domaine voudrait replanter 5 ou 6 hectares de vignes. Trouver cette superficie en un seul terrain relève du parcours du combattant à Malte.

Les vins de Meridiana Wine Estate

Aujourd’hui Meridiana Wine Estate produit quelque 140 000 bouteilles de vin par an. Depuis 2008, tous les vins se sont vus reconnus l’appellation d’origine DOK Malta. Les blancs ne font pas d’élevage en barrique afin de produire des vins légers, adaptés au climat. Quant aux rouges, la fermentation est très courte, là encore pour chercher de la fraîcheur et des taux d’alcool raisonnables. L’élevage se fait en barriques de chêne usagées (2e et 3e usage). Presque tous les vins ont le nom d’un dieu phénicien, en hommage à ce peuple ayant amené les premières vignes sur l’île.

Le domaine produit actuellement 10 cuvées : 5 rouges, 3 blancs, un rosé et un vin de dessert :

– Fenici blanc : assemblage de chardonnay, vermentino et viognier. Non dégusté
– Astarte : 100 % vermentino. Notes de fruits tropicaux, légère salinité en bouche et finale sur une légère amertume. Très bien fait. Environ 11 euros.
– Isis : 100 % chardonnay. Joli nez avec des notes citronnées et florales. En bouche, on retrouve l’amande et la pomme verte. Un vin parfait à prendre sur une terrasse ensoleillée accompagné d’un poisson grillé fraîchement pêché! Environ 14 euros. Pour la petite histoire, Meridiana a essayé de produire un chardonnay élevé en barriques, trop cher à produire et pas adapté à la gastronomie locale, ils ont donc décidé de s’en tenir à un chardo sans bois.
– Fenici rosé : assemblage de 70 % de cabernet sauvignon et 30 % de syrah. Jolie robe saumonée, notes de fraise. Très sec. Plutôt bien fait. 9 euros.
– Fenici rouge : assemblage de merlot et syrah. 40 % élevé en barriques, 60 % en cuves inox pour une période de 3-4 mois. Non dégusté.
– Melqart : assemblage de cabernet-sauvignon et de merlot. Élevage de 8 à 10 mois de barrique. Environ 15 euros.
– Bel : 100 % syrah, 8 à 10 mois de barriques. Non dégusté.
– Nexus : 100 % merlot. Élevage de 8 à 10 mois de barrique. Robe rouge clair, nez sur la cerise. En bouche, c’est d’une fraîcheur remarquable. Les tanins sont soyeux. Mon coup de cœur. Ça me faisait étonnamment penser à un vin du nord de l’Italie. Environ 18 euros.
– Celcius : 100 % cabernet sauvignon. 15 à 18 mois d’élevage en barrique. Environ 25 euros. Non dégusté.
– Baltis : 100 % muscat. Vin de dessert. Environ 23 euros la demi-bouteille.

Pour visiter le domaine

Meridiana Wine Estate est ouvert au public. Il organise également des visites privées sur demande.

Meridiana Wine Estate
Ta’ Qali ATD 4000 Malta
+35 621 413 550
Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 16 h
meridiana.com.mt
info@meridiana.com.mt

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Un vignoble unique au Québec

Dès 2008, les Beauchemin plantent quelques cépages à Saint-François du Lac pour voir comment ils s’acclimatent. Ils rencontrent également de nombreux vignerons, dont Mike et Véronique Hupin du vignoble Les Pervenches, des pionniers dans l’utilisation de cépages vitis vinifera au Québec. En 2011, ils achètent 6 hectares de terrain à Saint-Louis au bord de la rivière Yamaska. Il y plantent au cours des années qui suivent 2,7 hectares de vignes, dont du vidal, du pinot noir, du gamaret, de la petite arvine et de l’albariño, du jamais vu au Québec! Les sols sur lesquels est planté le vignoble proviennent d’un ancien glissement de terrain. Ils sont composés de loams sablonneux et de loams argileux.

De l’expérimentation aux premières cuvées

Denis et Matthieu Beauchemin réalisent une première vendange en 2014, année au cours de laquelle ils produisent des cuvées expérimentales en rouge et blanc (pas plus de 300 bouteilles chaque!). C’est en 2015 que les choses sérieuses commencent avec leur première vendange «officielle», qui donnera en 2016, les premières cuvées commercialisées par le domaine.

Denis et Mathieu ont suivi une formation avec Jérémie d’Hauteville, d’OenoQuebec, une firme de consultation en œnologie établie à Montréal.

Le principal défi pour les Beauchemin réside dans les conditions de culture de la vigne, notamment les effets négatifs de l’humidité et des insectes. Et il y a bien entendu l’hiver aussi. Le domaine doit en effet être complètement recouvert de toiles géotextiles pour passer sans encombre le rude hiver québécois. Plus de 13 kilomètres de toiles sont posées, un travail colossal! Autre aspect important, le domaine est cultivé selon les principes de  la biodynamie.

Les vins du Domaine du Nival

Présentement, le domaine produit trois cuvées : deux blancs et un rouge. Tous les vins sont vinifiés à partir de levures indigènes. L’utilisation de sulfites est réduite au minimum.

• Bouche Bée 2015 : 100 % vidal. Fermentation puis élevage sur lies fines en cuves inox. 800 bouteilles produites. 20 $.
• Matière à discussion 2015 : 100 % vidal. Fermentation malolactique puis élevage de 5 mois en fûts de chêne de 5e à 6e usage. 3 000 bouteilles produites. 20$.
• Les Entêtés 2015 : assemblage de pinot noir (90 %) et de gamaret (10 %). Le pinot noir est fermenté puis élevé à la fois en cuve et en barrique. Le gamaret, uniquement en cuve inox (fermentation malolactique pour les deux). 1 500 bouteilles produites. 22,60$

Mauvaise nouvelle, il n’y a plus aucune bouteille de disponible! Le domaine a été victime de son succès. Soyez donc patients si vous voulez goûter au prochain millésime qui sera commercialisé à la fin du printemps 2017. L’an prochain, le domaine compte produire aussi un pétillant naturel et un rosé. Il prévoit également récolter une petite quantité d’albariño, peut-être de quoi produire quelque 200 bouteilles en 2018. D’ici quelques années, le domaine envisage d’atteindre une production de 15 000 bouteilles par an.

Visiter le Domaine du Nival

Le domaine est ouvert au public depuis l’été 2015! Je ne saurais que trop vous conseiller de rendre visite à Denis et Mathieu. Les deux sympathiques vignerons seront ravis de partager avec vous leur passion et de vous faire découvrir leurs vins. Mais il faudra être patient et attendre le printemps prochain En termes de paysage, et pour avoir quand même fait déjà quelques vignobles dans la Belle Province, c’est pour moi le plus beau vignoble du Québec! En haut de la côte où sont plantés l’albariño et la petite arvine, le panorama sur la rivière Yamaska est superbe!

Domaine du Nival
424 rang Bord de l’eau ouest
Saint-Louis (Québec) J0G 1K0
450-518-4818
nival.ca
info@nival.ca

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La genèse du domaine

Eve et Marc se sont rencontrés à la fin de l’école secondaire puis ont étudié ensemble à l’Université de British Columbia (elle en mathématiques, lui en génie électronique). C’est à cette époque qu’ils ont eu l’idée un peu folle de posséder un jour leur propre vignoble. Ils ont donc épargné pendant 13 ans pour amasser le capital nécessaire à leur projet. Ils y ont également mûrement réfléchi en suivant notamment des formations et en entreprenant beaucoup de voyages. Ils ont, entre autres, visité la Champagne, la Californie, la Virginie, l’Espagne, l’Italie et même l’Australie ainsi que la Nouvelle-Zélande. Ils y ont rencontré de nombreux vignerons avec lesquels ils ont pu échanger. Ils ont même eu un coup de cœur pour le sud de l’Angleterre, mais l’accès à la propriété foncière y était malheureusement hors de prix.

Des sols propices et un climat adéquat

Marc et Eve sont revenus dans la Belle Province avec la ferme intention de trouver les sols et le climat les plus adéquats pour produire au Québec des vins effervescents de qualité supérieure. Un endroit qui, idéalement, serait situé à proximité d’un pôle touristique afin d’être en mesure de vendre leurs futurs produits à la propriété et dans les bonnes tables environnantes. Ils ont choisi de s’établir à Hatley dans les Cantons de l’Est. Ils y ont trouvé les sols qu’ils recherchaient, à savoir des sols avec beaucoup de roches calcaires et un climat un peu plus frais que dans les autres régions viticoles québécoises et donc adapté à l’élaboration de vins mousseux.

« Les étés comme ceux du Québec donnent des raisins très acides. Une acidité recherchée, qui est la bienvenue dans l’élaboration de vins effervescents de qualité. En général, nous vendangeons à peu près deux semaines avant tout le monde au Québec » – Marc Théberge, copropriétaire du Domaine Bergeville

Quels cépages pour un vin mousseux québécois?

Entre 2009 et 2013, Marc et Eve plantent 8000 pieds de vigne sur près deux hectares. Lorsqu’ils ont débuté, il n’existait aucun historique de produire des vins mousseux à partir de cépages rustiques (vitis riparia). Ils ont donc planté 13 cépages différents, qui étaient tous adaptés au climat québécois. Les saint-pépin, frontenac, marquette, radisson, et sainte‑croix ne demandent effectivement aucune protection hivernale et peuvent supporter des températures jusqu’à -35 C! Seul le cépage acadie blanc demande à être protégé du froid hivernal (les vignes sont butées puis couvertes de toiles géotextiles). Après expérimentation, ils ont arraché les cépages qui donnaient de moins bons résultats afin de ne garder que ceux qui s’avéraient les plus prometteurs pour l’élaboration de vins mousseux.

Aujourd’hui, le Domaine Bergeville possède 11 000 pieds de vigne, réparties sur environ trois hectares. Tous ses vins effervescents sont certifiés biologiques (Ecocert Canada). Le vignoble et les raisins sont quant à eux certifiés biodynamiques (Demeter).

Et les vins dans tout ça?

À travers ses vins, le Domaine Bergeville veut mettre de l’avant les arômes typiques des cépages québécois. Tous les raisins sont d’abord vinifiés séparément avant d’être assemblés. Trois cuvées sont produites, un blanc, un rosé, et un rouge, toutes issues de la méthode traditionnelle (aussi connue sous le nom de méthode champenoise). Le domaine produit environ 60 % de mousseux blanc, 30 % de rosé, et 10 % de rouge.

Pour produire leur vin effervescent blanc, ils assemblent l’acadie blanc qui apporte fraîcheur et minéralité, avec le saint-pépin, qui amène de la rondeur et de l’équilibre et le frontenac blanc, caractérisé par une très grande acidité. Selon Marc, le saint-pépin est sans doute le cépage le plus intéressant pour faire de bons mousseux. Néanmoins, il est tellement peu productif que ça ne fait aucun sens commercialement d’en faire une cuvée spécifique. Le vin effervescent rosé est quant à lui un assemblage de radisson et de frontenac gris et blanc, le rouge, de marquette, frontenac noir et sainte-croix.

J’ai goûté aux trois cuvées lors d’un bref passage cet été au domaine. J’ai beaucoup aimé le mousseux blanc. Je dois même dire que j’ai été très surpris d’un tel niveau de qualité pour un vin effervescent fait avec des cépages rustiques. À l’aveugle, je vous mets au défi de le différencier d’un excellent crémant! Le rosé est très vif, avec une acidité plus croquante. Quant au rouge, vous aimerez… ou pas… Je dois avouer qu’un mousseux rouge n’est a priori pas ma tasse de thé. Les vins mousseux rouges sont plutôt une rareté. On en retrouve notamment en Australie avec les sparkling shiraz ou en Italie avec les Lambrusco. Cela reste néanmoins pour moi un produit déroutant. C’est en revanche très original et vraisemblablement intéressant à accorder avec certains plats.  Le blanc sera parfait en apéro ou sur des huîtres, le rouge demandera quant à lui une viande et le rosé un dessert aux fruits. À l’unité, le blanc se vend 30 $, le rosé 32 $ et le rouge 34 $.

Les projets futurs

Marc m’a confié qu’il aimerait bien planter un peu de chardonnay et de pinot noir. Il a en effet sa propre station météo et sur les 8 dernières années, il a enregistré à peu près les mêmes types de température que la Champagne pendant la saison de croissance de la vigne. L’hiver, c’est évidemment une autre histoire! Le principal défi du vigneron est évidemment le climat avec le gel hivernal et les grands changements de température. Mais l’épisode le plus délicat reste sans aucun doute le gel printanier, souvent au moment où la vigne est extrêmement fragile. Pour y remédier, le domaine a installé une tour à vent (avant, ils faisaient des feux dans le vignoble!!!).

Le rêve de Marc est d’arriver un jour à la reconnaissance d’une appellation de crémants du Québec. Selon lui, la province a un énorme potentiel pour produire des vins effervescents de grande qualité. Marc aimerait également produire un brut nature non dosé. Il pense qu’avec un élevage un peu plus long (30 mois), il devrait être en mesure d’y arriver. Pour information, son blanc contient 2 grammes de sucre par, le rosé 4 grammes et le rouge 6 grammes.

Visiter le Domaine Bergeville

Je ne saurais que trop vous conseiller de vous rendre sur place pour visiter le domaine. La qualité est au rendez-vous et le potentiel est là pour produire des bulles encore meilleures dans le futur (le domaine est encore jeune, tout comme les vignes). Venez donc faire un tour lors de votre prochain séjour dans les Cantons de l’Est! Le domaine est ouvert de juin à octobre du mercredi au dimanche, ainsi que les jours fériés, entre 13 h et 17 h. Le reste de l’année, les visites se font uniquement sur rendez-vous.

Domaine Bergeville
1030, chemin Sherbrooke
Canton de Hatley, Québec J0B 2C0
Téléphone : (819) 842-1026
domainebergeville.ca

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Méntrida, une appellation méconnue

La D.O. Méntrida est une appellation située dans la province de Castilla-La-Mancha, à l’ouest de Madrid et au nord de Tolède. La tradition viticole dans la région remonte aussi loin qu’au 12e siècle! On y produit surtout du vin rouge. Si Méntrida est une des régions productrices de vin les plus anciennes d’Espagne, selon José, elle n’a pas su s’adapter aux tendances du marché il y a 20-25 ans, quand les consommateurs ont commencé à se tourner vers des vins de plus grande qualité. Encore aujourd’hui, on privilégie le volume et les coopératives continuent à produire presque exclusivement du vin en vrac. Alors que Méntrida produit chaque année 50 millions de tonnes de raisin, on n’y embouteille que quelque 600 000 bouteilles!

Jiménez – Landi fait donc figure d’exception au sein de l’appellation comme les quelques rares autres producteurs qui ont choisi de prendre le virage de la qualité (la D.O. ne compte que 25 bodegas, dont seulement 7 embouteillent leurs cuvées!). Le succès est là puisqu’aujourd’hui on trouve des vins de Méntrida sur les cartes des restaurants de Madrid, ce qui était encore impensable il y a une quinzaine d’années.

Le grenache de Gredos

Bodegas Jiménez – Landi cultive en très grande majorité le grenache, mais également la syrah et un peu de cabernet sauvignon. Afin de faire la promotion du potentiel des vieilles vignes de grenache de la région et des sols uniques sur lesquelles elles poussent, l’association Garnacha de Gredos (dont est membre la bodega) est créée en 2003. La zone géographique de la Sierra de Gredos comprend plusieurs vignobles répartis autour de Tolède (D.O. Méntrida), Madrid (D.O. Vinos de Madrid) et Ávila (Vinos de la Tierra de Castilla y León).

Quant à la syrah, elle s’est très bien acclimatée au terroir de Méntrida. Selon José, elle donne des profils très différents des syrahs typiques de l’Espagne denses et colorées. La syrah de Méntrida est plus sur la fraîcheur, l’élégance, comme les vins du Rhône.

Deux vignobles, deux terroirs distincts

Bodegas Jiménez – Landi possède 20 hectares de vignes répartis sur deux territoires bien distincts. 15 hectares sont situés aux alentours de Méntrida. Les vignes de grenache et de syrah ont entre 12 et 40 ans d’âge. Les sols sont sablonneux et granitiques et l’altitude varie entre 550 et 650 mètres. Le sable a pour caractéristique d’emmagasiner beaucoup de chaleur durant la journée, mais de la perdre rapidement une fois la nuit tombée. Les sols sont très pauvres en matière organique, ce qui apporte au raisin beaucoup d’acidité. Cela permet une élaboration plus naturelle, sans trop de manipulation. Le climat est continental avec des hivers longs et froids et des étés chauds et secs. Les précipitations ne dépassent pas 500 millimètres par an.

Les 5 autres hectares appartenant à Jiménez – Landi sont des vieilles vignes de grenache autour du village de Real de San Vicente. L’âge des vignes varie entre 40 et 80 ans et l’altitude entre 750 et 850 mètres. Les sols contiennent également du sable, mais on retrouve aussi des grosses pierres. Celles-ci accumulent la chaleur en journée et la restituent durant la nuit, ce qui donne des vins aux profils plus opulents, plus denses, plus complexes. Le climat continental est très marqué par la Sierra de Gredos. Les hivers sont froids et secs, les étés chauds. Les précipitations annuelles atteignent presque 900 millimètres et se concentrent au printemps et à l’automne.

«Nos vignobles de Méntrida et de Real de San Vincente donnent des vins aux profils très différents. Ce qui va donner la singularité à nos vins, ce n’est ni la vinification ni l’élevage, mais le terroir, l’altitude et la parcelle dont ils proviennent. Notre souhait est de faire des vins singuliers, uniques. Lorsque nous élaborons nos vins, nous recherchons avant tout l’équilibre, la fraîcheur, l’élégance et la complexité. Le plus important c’est de sortir chaque année un produit avec une identité forte et le même standard de qualité» – José Benavides Jiménez-Landi, vigneron à Méntrida

La philosophie de Jiménez – Landi

Jiménez – Landi élabore ses vins en fonction des différentes caractéristiques des terroirs sur lesquels poussent ses vignes. Adeptes des vins de parcelle, la philosophie de José se rapproche de ce que l’on peut retrouver en Bourgogne avec la notion de crus. José a participé à ses premières vendanges à l’âge de 12 ans. Il a depuis participé à toutes les vendanges successives. S’il a par la suite suivi une formation à la Politécnica de Madrid, il croit que la meilleure formation que peut avoir un vigneron est celle de voyager.

Le vignoble est travaillé en agriculture biologique. Dans le chai, cela se traduit par l’utilisation de levures indigènes, aucun produit chimique, et une philosophie la moins interventionniste possible. Chaque parcelle est vinifiée séparément. Les vins sont tous élevés en fûts de chêne français de 500 à 3 000 litres.

«Si tu veux faire un vin avec personnalité et passion, tu dois te soumettre aux règles de la nature. C’est une règle fondamentale. La nature change constamment, on a des années chaudes, des années froides, des années pluvieuses, des années sèches, il faut donc savoir s’adapter. Certaines années, tu vas élever tes vins 12 mois, d’autres jusqu’à 15 et certaines, seulement 7», ajoute José.

Du travail de la vigne aux vendanges, en passant par la vinification, tout est fait à la main. «Tu peux faire du très bon vin en produisant de 100 000 à 150 000 bouteilles, ce que tu ne peux pas faire à 500 000 bouteilles ou plus. À l’inverse, si tu es artisanal et que tu fais seulement 15 000 bouteilles, tu ne peux que difficilement vivre de ton travail de vigneron. Avec une production de 100 000 bouteilles par année, la taille du domaine me paraît tout à fait adéquate et durable».

«J’aime la manière dont les Français font et comprennent le vin. En Espagne, ce qui fait la différence en général dans un vin, c’est la durée de l’élevage en barrique. On parle de crianza, reserva, gran reserva, etc. Je trouve ça un peu obsolète. Pour moi, le vin ne doit pas se définir à partir de sa durée d’élevage en barrique, sinon depuis la vigne! La vigne c’est qui donne la singularité d’un vin. On peut suivre exactement la même recette partout dans le monde pour faire du vin, en utilisant le même cépage, la même barrique, etc, mais ce qui fait la différence, c’est que chaque vigne est unique et représente un terroir typique».

Les vins

Bodegas Jiménez – Landi produit seulement quatre cuvées. Toutes sont d’une très grande qualité :

• Bajondillo : assemblage de 80 % de grenache avec 10 % de syrah et 10 % de cabernet sauvignon, issus du vignoble de Méntrida. Âge des vignes entre 15 et 40 ans. Fermentation en cuves inox puis élevage de 7 mois en cuves inox et barriques de chêne français d’une capacité de 3 000 litres. Le bajondillo est la cuvée entrée de gamme du domaine. Il s’agit d’un superbe vin de soif, frais, équilibré, plein de fruits. Nez sur la violette. Un vrai régal et un rapport qualité-prix exceptionnel à seulement 7 euros!!! (prix conseillé en Espagne). On en boirait tous les jours!
• Sotorrondero : assemblage de 70 % de grenache avec 30 % de syrah. Le grenache est issu de vignes de 45 ans d’âge du vignoble de Real de San Vicente. La syrah provient de vignes de 12 ans d’âge du vignoble de Méntrida. Macération avec 30 % de grappes non éraflées puis fermentation et élevage en barriques de chêne français de 500 et 3 000 litres pour une durée de 9 mois. Très bon vin. On retrouve dans cette cuvée plus de matière et de complexité. Une plus grande amertume également en finale. Prix conseillé : 13 euros
• Piélago : 100 % grenache issu du vignoble de Real de San Vicente. L’âge des vignes varie entre 40 et 70 ans. Fermentation puis élevage en barriques de chêne français de 500 et 3 000 litres pour une période de 14 mois. Un grenache comme je les aime, élégant, d’une fraîcheur exceptionnelle. Mon coup de cœur! 23 euros.
• Ataulfos : 100 % grenache provenant d’une seule et même parcelle de vieilles vignes (80 ans!!!) sur le village de Real de San Vicente. Fermentation puis élevage en barriques de chêne français de 500 et 3 000 litres pour une période de 14 mois. Il s’agit de la cuvée la plus prestigieuse du domaine. Ici, le terroir s’exprime merveilleusement. Un vin d’une grande complexité à la trame tannique soyeuse, taillé pour la garde. On retrouve l’élégance et la fraîcheur propres à toutes les cuvées du domaine. Longue finale sur des notes balsamiques. Très beau. 45 euros.

Pour visiter ou contacter le domaine

Av. La Solana, 39 – 45930 Méntrida
Tel : + 34 91 817 82 13
info@jimenezlandi.com
jimenezlandi.com

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À la mort de son grand-père en 2003, Enric Soler hérite d’un petit vignoble de xarel-lo dans le village de Sabanells en Font Rubi sur l’appellation Pénédés. Ce professeur de sommellerie à Barcelone décide alors de se lancer dans la production de vins.

Le terrain sur lequel est situé le vignoble d’Enric était un aéroport utilisé par les troupes révolutionnaires durant la guerre civile espagnole. À la fin de la guerre en 1945, on y a replanté des vignes. Les vieilles vignes de xarel-lo qu’Enric a héritées de son grand-père ont donc environ 70 ans.

Convertir le vignoble à la biodynamie

Lorsqu’il récupère le vignoble familial de 0,89 hectare, les vignes étaient programmées pour produire beaucoup de raisins et les sols saturés de pesticides. Dès 2004, Enric Soler décide de convertir le vignoble à la biodynamie. Enric réfute le côté marketing qui conduit plusieurs domaines à se convertir à la biodynamie. S’il a fait ce choix, c’est avant tout pour réadapter ses vignes à une agriculture moins intensive. D’ailleurs, lors d’années un peu difficiles, il a constaté que son vignoble a moins souffert que ceux de ses voisins, car la vigne s’est mieux adaptée aux aléas climatiques.

En 2011, Enric Soler plante un hectare supplémentaire de xarel-lo sur des sols d’argile à 400 mètres d’altitude. Tout le monde lui disait que le xarel-ho ne pousserait pas bien à une telle altitude. Il l’a néanmoins planté et a réussi avec brio à prouver le contraire. Tous les raisins issus de ce jeune vignoble sont utilisés dans l’élaboration de sa cuvée Espanyalluchs.

Un seul cépage en vedette : le xarel-lo

La région catalane du Pénédés est un plateau enclavé entre les montagnes de Montserrat au nord, la Cordillera prelitoral, la sierra litoral et la mer Méditerranée. Il s’agit, en superficie, de la plus grande appellation de Catalogne. Son altitude varie entre 250 et 800 mètres. Le climat est méditerranéen avec 500 à 600 millimètres de précipitations par an.

Le Pénédés est surtout reconnu pour la production de cava, le célèbre vin mousseux espagnol. Sur les 28 000 hectares de vignes de l’appellation, 22 000 sont destinés à la production de cava. Les presque deux hectares d’Enric apparaissent donc presque anecdotiques dans une région où les propriétés possèdent en moyenne entre 20 et 30 hectares de vigne.

«Ce qui est intéressant avec le xarel-lo, c’est qu’en fonction du producteur et du sol sur lequel il pousse, il peut donner des vins très différents» – Enric Soler, vigneron

Le xarel-lo entre dans l’assemblage du cava avec d’autres cépages comme le parrellada, le macabeu et parfois le chardonnay et la malvasia. Le xarel-lo est en revanche de plus en plus vinifié seul pour l’élaboration de vins blancs tranquilles.

Lorsqu’il est travaillé à bas rendement, le xarel-lo peut donner des expressions exceptionnelles de fruité et de mineralité. Il développe souvent des arômes de fleurs blanches, d’amande, d’agrume et de coing. Il est également tout à fait adapté à l’élevage en fûts de chêne.

Les vins d’Enric Soler

À la vinification, Enric Soler travaille de la façon la plus naturelle possible. Tous les vins sont élevés en barriques pour une durée de 8 à 9 mois. Enric utilise néanmoins des barriques d’âges divers pour donner des profils très différents à ses vins. Son objectif est faire parler le terroir pour chacun de ses vins.

Enric produit trois cuvées 100 % xarel-lo :

• Improvisació : l’entrée de gamme du domaine. Fermentation en œufs de béton puis élevage en fûts de chêne (d’un, deux, trois et quatre ans d’usage). Aucun bâtonnage. Enric conseille de boire l’improvisació avec des mets de cuisine orientale ou asiatique. Son acidité rafraîchissante en fera en effet le compagnon idéal des sushis ou du ceviche. 23 euros.
• Espenyalluchs : issu uniquement des jeunes vignes en altitude plantées par Enric. Fermentation et élevage en fûts de chêne de 4 et 5 ans d’usage. Joli nez sur le miel et les fleurs blanches. Belle acidité. En bouche, superbe minéralité et longue finale. Un très très beau vin. Quand on considère que les vignes ont à peine 5 ans d’âge…. À l’aveugle, on ne penserait pas à un vin méditerranéen. Quelle fraîcheur! À boire seul à l’apéro juste pour se faire plaisir! Ou pour accompagner ce dont vous avez envie, car le vin est très versatile! Un vin d’une grande pureté! 35 euros.
• Nun : la cuvée la plus reconnue du domaine. Son nom est une référence à l’Égypte ancienne, ou nun signifie «le commencement de tout». La fermentation et l’élevage se passent en fûts de chêne français (50 % de barriques neuves, 50 % de barriques d’un an). Issu de vieilles vignes et utilisation de levures indigènes. Le nun est sans aucun doute la cuvée la plus «bourguignonne» d’Enric. Très beau nez sur le beurre et le pain grillé. Un vin presque crémeux en bouche. Un très grand vin, élégant et complexe. De quoi faire pâlir de jalousie plusieurs grands crus bourguignons! Bravo! 40 euros.

Je garde un excellent souvenir de ma visite chez Enric. Une personne ultra-sympathique et un vigneron passionné. Et surtout des vins blancs d’une pureté et d’une finesse incroyables. Encore merci Enric de ce chaleureux accueil! Et au plaisir de revenir bientôt te visiter!

Pour contacter Enric Soler :
Masia Cal Raspallet
08736 Font-rubí
Tel :+34 607 262 779
enricsoler.cat
info@enricsoler.cat

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En 2002, les vignes sont plantées et en 2004, le premier millésime de vin effervescent est produit. En 2010, Hush Heath investit dans des installations dernier cri afin de produire du vin et du cidre de qualité optimale. L’objectif est alors de produire des vins capables de concurrencer voir dépasser les meilleures maisons de Champagne. Les cuves inox utilisées pour la fermentation sont importées de Champagne, la ligne d’embouteillage d’Italie et les barriques de Bourgogne.

J’ai récemment visité le domaine lors d’un passage à Londres. La propriété est à environ une heure de trente de route du centre-ville de la capitale britannique. À Hush Heath, on croit que pour faire du bon vin et du bon cidre, la clé de la réussite est dans la qualité du raisin et de la pomme. C’est pourquoi le domaine apporte une attention méticuleuse à la culture de ses fruits. La propriété ne transforme d’ailleurs que des fruits provenant du domaine. Toutes les pommes et les raisins sont récoltés à la main.

Hush Heath possède aujourd’hui 15 hectares de chardonnay, pinot noir et pinot meunier, principalement destinés à la production de vin effervescent. Quelques cépages additionnels ont été plantés de façon expérimentale, dont du pinot blanc et de l’arbois. Les vignes poussent sur des sols calcaires similaires à la Champagne, qui donnent acidité et minéralité aux vins.

Le climat constitue le principal défi pour faire pousser des raisins de qualité optimale. Si le vignoble bénéficie d’un microclimat plutôt favorable, les incidents climatiques comme le gel ou des pluies violentes sont loin d’être rares, notamment au printemps lors de la délicate période du débourrement (développement des bourgeons). Le domaine a sa propre station météo qui envoie des informations météorologiques toutes les 15 minutes. Quelques nuits par an, si une alerte de gel est lancée, tout le monde s’active et chaque pied de vigne est alors réchauffé à l’aide de bougies!!! Surtout les ceps de chardonnay qui sont les plus sensibles au gel.

Hush Heath cultive des pommes depuis très longtemps. Les variétés de pommes du Kent, telles que la cox, la bramley ou la edgemont russet, étaient destinées à la vente dans les meilleurs marchés londoniens. Le verger de 8 hectares est majoritairement destiné à la production de cidre. Seule une petite partie des pommes est transformée en jus.

Une renommée grandissante

La cuvée Balfour rosé, le vin emblématique d’Hush Heath, est offert sur la carte des vins de la première classe de British Airways et du fameux train Orient Express! C’est également un des vins qui a été servi lors des Jeux olympiques de Londres.

Hush Heath produit 4 vins effervescents, un rosé, un blanc et un rouge :

• Balfour brut rosé : 22 000 bouteilles par an. 52 % chardonnay, 40 % pinot noir et 8 % pinot meunier. Notes de fraise et pêche. Acidité vibrante, grande élégance. 35,99 GBP
• Balfour Leslie’s Reserve : 10 000 bouteilles par an. 55 % pinot noir, 40 % chardonnay, et 8 % pinot meunier. Très sec, notes de brioche et de pomme rouge. Idéal pour l’apéro. 24,99 GBP
• Balfour Blanc de Blanc : seulement 100 caisses de produites pour ce premier millésime 100 % chardonnay. Non goûté. 39 GBP
• Balfour 1503 Sparkling Pinot noir : une cuvée 100 % pinot noir, méthode traditionnelle. Non goûté. 29,99 GBP
• Nannette’s Rosé : 75% pinot noir et pinot meunier, 25% chardonnay. Non goûté. 15 GBP
• Skye’s Chardonnay : fermentation à basse température en cuve inox, puis élevage sur lies. “La réponse anglaise au Chablis” selon Hush Heath. Notes citronnées, bonne acidité. Pas mal, mais pour le moment on continue de boire du Chablis, surtout à ce prix ! 16,5 GBP
• Manor Pinot Noir : léger élevage en fûts de chêne américain neufs, mais on ne sent pas du tout l’élevage sous bois. Notes de cerises, de framboise et de cuir. Floral en bouche. Vin de pique-nique, mais pas donné non plus. 23 GBP

Le domaine produit également trois cidres et un jus de pomme. Les cidres sont fermentés dans les mêmes cuves inox que les vins, et subissent une seconde fermentation comme les vins effervescents. Ajout de jus de fraises et de cassis avant embouteillage pour le premier cidre, macérations d’orties pour le second. Les cidres sont tout simplement exceptionnels. Sélection des meilleures qualités de pomme, récolte à la main puis tri, techniques de pointe pour la fermentation. Rien n’est laissé au hasard. Malheureusement, l’excellence a un prix! 13,50 GBP la bouteille de cidre!

Je ne saurais évidemment que trop vous conseiller une visite au domaine. Quelques tours sont organisés par semaine ou sur demande. Par un jour ensoleillé, profitez-en pour pique-niquer sur place, l’endroit est superbe et invite à la détente. Vous pourrez également vous balader dans la jolie forêt de chêne du domaine.

Hush Heath Estate
Five Oak Lane
Staplehurst, Kent, TN12 0HT
Tél : 01622 832794
hushheath.com
info@hushheath.com

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